Armagnac

La légende locale raconte qu’à la création du Monde, Dieu s’aperçut qu’il avait oublié un petit coin de Gascogne, cela le rendit si triste qu’une larme coula sur sa joue, dessinant la région de l’Armagnac, dans une première goutte de cette liqueur qui porte son nom ! Les Romains introduisirent en leur temps la vigne qui donna rapidement une raison d’une blancheur et d’un goût exceptionnel. Les invasions arabes ramenèrent quant à elles l’alambic, et les Celtes, les fûts en chêne, précieux à la conservation du nectar. L’alchimie pouvait opérer dans les caves de Gascogne.

Vers 1878, le phylloxera détruit la quasi-totalité du vignoble. Cependant, petit à petit, la vigne se réinstalle dans l’Armagnac et c’est en 1909 qu’un décret délimite la zone de production de cette eau-de-vie à l’Appellation d’Origine Contrôlée. De ses vertus thérapeutiques du début de son existence, aux tables des grands de ce monde, l’Armagnac laisse sur le bout de la langue l’empreinte de toute une région de passionnés et de terrien. Ici la distillation de vins blancs secs est partout une histoire de famille.

L'armagnac est obtenu à partir de la distillation des vins blancs récoltés sur l'aire d'appellation au mois d'octobre, mois des vendanges. La vinification doit avoir lieu impérativement et selon la tradition avant le 31 mars qui suit la récolte grâce à l'alambic armagnacais consacré en 1818 par un brevet du roi Louis XVIII et selon lequel le vin est alors distillé de façon continue ce qui lui confère une saveur particulière.

Dés sa sortie de l’alambic, l’eau de vie est logée dans des chais en fût de chêne dont le bois provient des forêts environnantes. Le vieillissement dans ces fûts est une étape essentielle à l’arôme de l’armagnac, qui s’enrichit des matières tanniques et odorantes du bois qui se dissout dans l’alcool. Lorsque le taux de bois dans l’alcool est parfait, l’eau de vie est transportée dans des fûts plus âgés, pour terminer les transformations amorcées. Le degré d’alcool diminue progressivement durant le passage dans les fûts. Lorsque le maître de chai estime le vieillissement suffisant, il assemble plusieurs eaux-de-vie d'origines et d'âges différents qui donneront le meilleur des Armagnac.

Dés sa sortie de l’alambic, l’eau de vie est logée dans des chais en fût de chêne dont le bois provient des forêts environnantes.

À la fin d’un bon repas, il pourra se déguster et laisser passer en bouche sa richesse exceptionnelle et ses saveurs authentiques. Son utilisation peut être détournée dans des cocktails où il sait se marier avec de nombreux jus et fruits, qui se gorgent de son petit côté classieux. Grandi dans le terroir, l’Armagnac est un produit raffiné qui n’oublie pas ses racines.